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Love in a Fallen City

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les avis de Cinemasie

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7 critiques: 3.04/5

visiteurnote
Rico 4.25
A-b-a 3.75
Bastian Meiresonne 3
Manolo 3
Jérémy 2.75
Fred30 2.5
Phildu62 2


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Certes, Love in à Fallen City souffre d’un rythme relativement déséquilibré et d’un traitement un peu trop léger des thèmes abordés (la place de la femme et sa maturation dans une société patriarcale, la confiance en l’autre question amour…). Mais, en ce qui me concerne, le charme opère tout de même en un rééquilibrage de l’ensemble rendu possible grâce à la mise en scène d’Ann Hui, un script des plus convenable porté par un casting impeccable au charme désuet (Chow Yun-Fat et Cora Miao) parvenant à donner suffisamment de crédibilité au film au même titre que sa direction artistique. L’édition Spectrum Film propose un transfert hd très correct mais manquant quelque peu d’homogénéité. Les bonus, instructifs, sont néanmoins trop courts concernant les trois interviews. En revanche, Arnaud Lanuque délivre une présentation dont il a le secret et Brigitte Duzan un beau portrait d’Eileen Chang (l’auteure de la nouvelle originale). Outre le commentaire audio d’Ann Hui (ce genre de bonus étant rare dans une édition française d’un film Hk), une autre très bonne initiative de l’éditeur nous est offerte : un court-métrage touchant (My Way) réalisé par Ann Hui et porté par l’excellent Francis Ng.

22 février 2022
par A-b-a


(Not) in the mood for love

Cinquième film (ciné) par Ann Hui, après les notamment superbes "The Story of Woo Viet" et "Boat People" (avec déjà Chow Yun Fat dans le premier et Cora Miao dans les deux autres), "Love in..." amorce un virage tout à fait nouveau dans l'oeuvre de la réalisatrice. Parmi les pionniers de la (très courte) "Nouvelle Vague Hong-Kongaise", dont faisaient notamment parti Tsui Hark et Patrick Tam, elle semble s'être résignée à suivre le pas des autres réalisateurs et à plonger pour la première fois dans un cinéma plus commercial. Adaptée d'un roman à grand succès d'une des plus grandes figures de la litterature chinoise, Eileen Chang, pourvu d'un casting de prestige et appuyée par l'omni-présent studio des Shaw Bros (sur le déclin), elle abandonne la déscription quasi documentaire du sujet difficile de l'immigration (clandestine) de ses deux précédents. "Love..." est une histoire d'amour profondement ancrée dans une tradition chinoise (populaire) faisant ainsi appel aux femmes, comme aux hommes (personnage de Chow Yun-Fat; représentation de la guerre en fin de film), aux jeunes (l'actrice adulée à l'époque, Cora Miao, avant d'épouser le réalisateur Wayne Wang et d'arrêter définitivement le cinéma) comme aux plus âgés (le film prend place durant la II Guerre Mondiale; la notion de la tradition y est fortement illustrée). Mais à l'inverse de ses collègues de la Nouvelle Vague, qui se font soit broyer par le système, soit assument complètement le côté commercial (Tsui Hark a déjà sorti "Righting Wrongs" et sort cette même année "Shanghai Blues"; Ringo Lam est en route vers "City on Fire"), Ann Hui conserve tout de même un côté indépendant, en évoquant une période plus ancienne sous une forme académique désuète par rapport au cinéma de l'époque (l'âge d'or des comédies bien grasses et le stade embryonnaire du polar violent, brillamment illustré en 1984 par "Long Arm of the Law 1"). Académisme, qui est finalement le plus gros reproche, que l'on pourra émettre envers cette oeuvre : lorgnant fortement du côté de James Ivory de par les cadrages et l'ambiance, le côté studio et l'éclairage quelque peu terne évoque plus souvent le cinéma allemand des années 70 (ou "Derrick", si l'on veut se montrer plus méchant)... L'histoire en elle-même se tire en longueur, le personnage très fadasse interprêtée sobrement par Miao résistant stoïquement aux avances play-boyesques de Chow Yun-Fat. Forcément, elle veut émousser son côté tombeur, mettre son amour (s'il y a) à rude épreuve; mais le côté mollasson, sans grande classe, bref le côté trop renfermée sur elle-même me semble un trophée trop terne, pour quelqu'un veuille rapporter réellement le challenge. Elle ne joue aucunement du personnage de Fat, ne l'encourage pas, ne l'excite pas, ne répond pas, ne le relance même pas, quand il pourrait s'essouffler en cours de route. Il manque une certaine ambiance, un désir inavouée, mais transpirant à chaque plan, tel que c'était le cas dans "In the mood for love" . Le sujet dans ce dernier film était bien à l'inverse de la thématique de "Love in...", mais le non-dit l'emportait facilement sur l'expression et c'est justement ce qui manque dans l'oeuvre de Hui. La dernière partie du film (les protagonistes rattrappés par la Guerre, bref par l'énormité de la vie) semble quelque peu "plaquée" sur ce qui précédait et casse l'envoûtement dans lequel on aurait pu se laisser prendre. Développant quelques nouveaux thèmes (protection, l'absurdité, la différence sociale...) en un rien de temps, alors qu'il a fallu plus d'une heure pour le thème de l'amour, le film se termine carrément sur un texte philosophique ramenant tout le sujet du film à l'importance d'un grain de sable au milieu d'une immense plage... Dommage seulement, qu'Ann Hui n'ait su/pu l'exprimer par des images...

10 septembre 2003
par Bastian Meiresonne


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